Jeu de données
Immigrés chinois en Île-de-France (2020-2021)
- Identifiants :
- IE0256
- 10.48756/ined-IE0256-0549
- Thèmes :
- 4. Migrations internationales, discrimination, intégration
- 8. Populations du monde
- Comportement social et attitudes
- Conditions et indicateurs sociaux
- Égalité, inégalité et exclusion sociale
- Migration
- Mobilité sociale et professionnelle
- Vie communautaire, urbaine et rurale
- Couverture géographique :
- Île-de-France
- Producteur :
- Ined
- Diffuseur :
- Progedo-Ined
- Résumé
- Détails
- Variables
- Données
- Documentation
- Accès
Titre alternatif
ChIPRe
Pays
France
Couverture géographique
- Île-de-France
Unité d'analyse
Individu
Univers
Personne de 18 ans ou plus, née en Chine continentale et résidant en Ile-de-France au moment de l'enquête, hors étudiants boursiers du gouvernement Chinois.
Type de données
Données d'enquête
Méthodologie
Dimension temporelle
Transversale
Dates de collecte
Période | Libellé |
---|---|
2019-10-09 - 2019-10-30 | Test questionnaire et protocole sur le terrain |
2020-09-21 - 2021-06-30 | Collecte enquête réelle |
Fréquence de collecte
L'enquête a été conduite en une seule fois, du 21 septembre 2020 au 30 juin 2021.
Organisme responsable de la collecte
Institut National d'Etudes Démographiques
Procédure d'échantillonnage
Mixte probabiliste et non probabiliste L'enquête ChIPRe est la première expérience en France du recours à la méthode d'échantillonnage « Network sampling with memory » (NSM). Cette méthode constitue une nouvelle variante de sondage par chaînage (boule de neige, Respondant Driven Sampling (RDS)…). Ces méthodes consistent à enquêter au sein de réseaux en sélectionnant au départ quelques individus appelés « graines ». Seuls ces individus sont désignés par le sondeur. Par la suite, ce sont les enquêtés eux-mêmes qui recrutent/désignent leurs pairs qui seront sollicités à leur tour pour participer à l'enquête. Les méthodes par chaînage permettent en théorie d'atteindre des pans de la population non directement accessibles à des enquêteurs, mais souffrent d'un biais de sélection très fort. Dans le but de pallier ce défaut, une équipe de l'université de Caroline du Nord a développé la méthode NSM qui présente des avantages théoriques notamment sur la précision des estimations, au prix d'une complexité de mise en œuvre plus importante. La particularité de NSM est de recréer, au fur et à mesure du terrain, une base de sondage de la population cible composée des personnes citées par les répondants et de tirer aléatoirement les futurs enquêtés dans cette base. Contrairement à la méthode RDS, elle ne cherche pas à enquêter tous les contacts cités mais vise à intégrer une dimension aléatoire dans une méthode de sondage empirique. L'algorithme comprend une première phase exploratoire dite « Search », à la recherche des divers pans du réseau, puis une seconde phase de tirages aléatoires dans le réseau en prenant en compte la structure découverte en première étape. Selon ses concepteurs, la méthode NSM devrait permettre d'obtenir des estimations d'une précision équivalente à celle d'un sondage aléatoire simple.
Type d'instrument de collecte
Questionnaire structuré La conception du questionnaire : Le questionnaire a principalement été élaboré par Isabelle Attané, Su Wang, Ya-han Chuang, avec l'appui d'Aurélie Santos au SES. Il s'est inspiré du questionnaire de l'enquête Chirdu (enquête à la méthodologie similaire réalisée en 2018 en Caroline du Nord par l'Université de Duke, partenaire du projet ChIPRe) tout en s'en éloignant peu à peu au fil de la conception. Lors du test sur le terrain en octobre 2019, l'équipe de conception a identifié un certain nombre de modifications à apporter au questionnaire : les parties EMPLOI (modules I et J), DISCRIMINATIONS (module L) et RELATIONS SOCIALES (module M) sont celles qui ont connu le plus d'ajustements post-tests. Nous avons également noté une vigilance à avoir sur certaines parties du questionnaire qui peuvent aboutir à des récits fleuves sur leur trajectoire migratoire de la part des enquêté.es. En février 2020 : les tests du questionnaire informatisé ont été réalisés en interne par l'équipe de recherche et le SES avec pour objectif de vérifier la cohérence des filtres, la fluidité de passation et la cohérence entre les versions française et chinoise du questionnaire. La version finale du questionnaire a été traduite en chinois par Su Wang et Ya-han Chuang. Le questionnaire : Il est composé des 14 modules suivants : - A. Caractéristiques personnelles : âge, sexe, date et lieu de naissance, etc. - B. Couple et famille : Statut matrimonial, nombre d'enfants, etc. - C. Parcours scolaire & Éducation : Pays d'étude, diplômes obtenus, etc. - D. Conditions de logement et cadre de vie : Habitants et surface du logement, informations sur le quartier. - E. Situation pré-migratoire : Résidence en Chine, pays de naissance des parents, situation professionnelle avant la migration, etc. - F. Conditions d'arrivée et situation administrative : Année d'arrivée en France, nationalité, etc. - G. Parcours migratoire : Raisons de la migration, organisation du voyage pour venir en France, etc. - H. Usage et maîtrise du français : capacité à lire, à parler, à écrire, langue parlée au domicile et sur le lieu de travail, etc. - I. Premier emploi en France : profession, type de contrat, secteur, etc. - J. Emploi : l'enquêté·e passe soit par J1 si emploi au moment de l'enquête, soit par J2 si n'est pas en emploi au moment de l'enquête. - K. Conditions de vie et statut social : état de santé, conditions de travail, pouvoir d'achat, sentiment d'intégration, etc. - L. Discriminations : déclaration des agressions, racismes, discriminations, dans diverses sphères sociales. - M. Relations sociales : description du réseau de 1er et 2nd cercle, relations avec des Chinois d'autres origines régionales, vie associative, etc. - N. Liens avec la Chine : relations avec des membres de la famille restés en Chine, envoi d'argent. Les cartes-codes : Six questions étaient accompagnées de carte-codes à montrer à l'enquêté·e pour faciliter la passation : - g_migrais : Les raisons de la migration (carte n°1) - g_migorg : l'organisation du premier départ de la Chine vers la France (carte n°2) - j1_unempdiscri : les raisons pour lesquelles l'enquêté ne trouve pas d'emploi (carte n°3) - j1_revfract & j2_revfrader: les tranches de revenu mensuel (carte n°4) - j1_actypact & j2_actypder : les activités complémentaires à l'emploi principal (carte n°5) - i_pqagress, i_pqracist & i_pqdiscri : les motifs de discrimination (carte n°6) Le roster : À l'issue du questionnaire, l'enquêté répond (s'il accepte) à une seconde partie appelée « roster », qui sert à collecter des informations sur 6 membres de son réseau de sociabilité. Pour chaque personne citée par l'enquêté·e, 12 questions sont posées afin de collecter des informations permettant de joindre le cité (si échantillonné ultérieurement) et de décrire le lien/la relation entre le citant et le cité. Les questions sont les suivantes : - Nom de famille en pinyin* + ton** - Initiales du prénom chinois en pinyin* + ton** - Pseudonyme français ou chinois (si la personne en utilise un) - Type de relation : Cette personne est ? (ami proche, connaissance, famille, collègue, voisin, autre) - Sexe : Cette personne est un homme ou une femme ? - Province d'origine en Chine (d'après ce que vous savez) (menu déroulant, 33 modalités) - Âge : Dans quelle tranche d'âge se situe cette personne ? (10 tranches) - Fréquence des échanges : Parlez-vous à cette personne...: (5 modalités) - Durée de résidence en France (d'après ce que vous savez): (8 tranches) - ID WeChat en clair (permanent) - Pseudo WeChat en clair (temporaire) - Numéro de téléphone en clair *Pinyin : transcription des idéogrammes chinois en alphabet romain ** Pour garantir l'anonymat du cité, nous avons choisi de coder leur nom et prénom. Ex : « XU2 F1 », « ZHANG1 T1Y1 ». La première partie est le pinyin complet du nom de famille (peu de diversité de nom de famille en chinois, donc peu identifiant) auquel est ajouté un code indiquant le ton de prononciation. Il existe 4 ton en chinois : 1.Ton plat ou haut, 2. Ton montant, 3. Ton bas, 4. Ton descendant. La deuxième partie est composée des initiales de chaque syllabe du prénom + le code du ton de chaque syllabe. Au total, 501 questionnaires ont été collectés. La durée de passation était autour d'1h.
Caractéristiques de la collecte
Déroulé du terrain : Le terrain de l'enquête ChIPRe s'est déroulé du 21 septembre 2020 au 30 juin 2021. Dans les faits, comme il s'agit d'une enquête en réseau, le terrain a démarré un peu plus tôt pour les référentes avec l'interview de 6 graines entre fin août et début septembre afin de dévoiler de premières personnes dans le réseau et être en mesure de confier des personnes à enquêter aux enquêteur.rices à l'issue de leur formation (14 au 16 septembre). Le terrain a été marqué par l'instauration du deuxième confinement, obligeant la collecte à basculer du face-à-face vers le distanciel. La fin du confinement n'a toutefois pas permis la reprise du face-à-face : le couvre-feu empêchait de fixer des RDV en soirée, et l'Ined a pris des mesures restrictives, suspendant les entretiens en face à face au début du confinement (à partir du 01/11/2020, le personnel Ined bascule en télétravail à temps plein). La reprise du terrain s'est faite au moment où le retour sur place à l'Ined pour 1 jour par semaine a été toléré, fin mai 2021. Le contexte sanitaire, le passage en distanciel, la complexité du protocole ont eu un impact fort sur le rythme de collecte (rendant les objectifs de collecte initiaux inatteignables dans le temps imparti). Pour remédier à ces difficultés, l'objectif de collecte a été révisé, le terrain prolongé, et l'équipe d'enquêteur.rices a été renforcée en cours de collecte, avec une équipe de 8 personnes sur le terrain à partir de février 2021 (contre 6 de septembre 2020 à janvier 2021). Cela a conduit à organiser une seconde session de formation en février 2021. Calendrier des formations : - Formation des référentes le 2 septembre 2020 - Formations des enquêteur·rices les 14-15-16 septembre 2020 - Formations d'enquêteurs en renfort, en cours de collecte, les 8-9-10 février 2021 - Bilan de fin de terrain le 30 juin 2021 Nombre d'enquêteur.rices : Les enquêteur·rices ont été supervisé·es sur le terrain par deux référentes (Ya-han Chuang et Su Wang), également en charge de réaliser des questionnaires. De septembre 2020 à février 2021 il y avait 2 référentes et 4 enquêteur·rices sur le terrain. De février à juin 2021, 2 référentes et 6 enquêteur·rices dont 4 nouvelles·aux. Communication : Un site web de l'enquête a été créé, disponible en 2 langues : https://ChIPRe.site.ined.fr (en français) et https://ChIPRe.site.ined.fr/en/home/ (en chinois). En collaboration avec le service de la communication de l'Ined, l'équipe recherche a conçu un flyer papier, remis en main propre au moment des enquêtes en face à face ou transmis à distance en format PDF. Ainsi qu'une E-PUB animée qui permettait de présenter l'enquête de manière ludique et rapide. Elle a été diffusée sur le site de l'enquête et transmise par WeChat par les enquêteur·rices pour prendre contact avec les personnes citées (par de précédents répondants) puis échantillonnées par l'algorithme NSM. Les référentes ont aussi alimenté les comptes WeChat afin de les rendre plus crédibles lors de la prise de contact avec les échantillonnés et ainsi maximiser les chances que l'invitation WeChat (à entrer en contact) soit acceptée. Ils ont été alimentés avec : des graphes de réseau anonymisés, des photos de l'équipe de terrain, des posts sur l'avancée de l'enquête, des liens vers des articles publiés dans la presse communautaire (Huarenjie, Nouvelle Europe) au sujet de l'enquête. Une plaquette d'information sur les associations qui accueillent des permanences en chinois (juridiques, médicales, etc.) a également été produite. Prise de contact avec les enquêté.es : Les enquêté.es, échantillonnés au sein du réseau dévoilé par les précédents enquêté.es, étaient contactés par les enquêteur.rices par 2 moyens, en fonction du type de coordonnées mentionné par le citant : soit par téléphone, soit par WeChat. Les supports utilisés pour expliquer l'enquête étaient le flyer et/ou le E-PUB animé sur le site web. La plupart du temps, les enquêté.es étaient au préalable contactés par leurs citants, qui les prévenaient qu'un enquêteur.rice allait les joindre. Ce premier échange assuré par le citant servaient à demander aux cités s'ils étaient d'accord pour que leurs coordonnées (téléphone ou WeChat) soit transmises à l'enquêteur.rice en question. Réception de l'enquête : La principale difficulté a été de négocier des rosters. La raison principalement évoquée était « Je n'ai pas envie de déranger mes amis ». De plus le covid, les confinements, et les couvre feux ont instauré une détérioration des sociabilités, ce qui ne rend pas propice une enquête en réseau reposant sur les citations par les pairs. La difficulté à négocier s'accroit avec la distance aux graines : Plus on s'éloigne des graines, plus le lien de confiance est ténu, plus cela renforce les difficultés de négociation. Certains profils sont également plus difficiles d'accès (surtout en distanciel) : les réseaux les plus précaires, les sans papier, la communauté Wenzhou.
Traitements
Taux de réponse
On compte 825 personnes échantillonnées (au sein des rosters collectés) et non identifiées comme hors cible. Parmi ces personnes, 485 ont accepté de participer à l'enquête, le taux de réponse brut est donc de 58,8%. Par ailleurs, une partie des répondants sont des « graines » (n=16), choisies par le sondeur et dont l'appartenance à l'échantillon est conditionnée par le fait d'accepter de participer, leur taux de réponse est donc de 100%.
Pondération
La pondération de l'enquête ChIPRe est obtenu à l'issue de deux étapes : - Le calcul des poids de sondage - Le calage sur marges. Calcul des poids de sondage La méthode NSM repose sur une sélection aléatoire des individus à enquêter (hors graines) dans la base de sondage constituée au fil du terrain. Comme pour toutes méthodes probabilistes, on peut donc calculer pour chaque personne échantillonnée une probabilité de sondage et un poids (découlant de la probabilité de sondage). Les poids de sondage sont calculés pour les 844 individus échantillonnés non graines. D'après l'article de Ted Mouw and Ashton M. Verdery (2012), la formule pour obtenir le poids de sondage est la suivante : WSond = 1/ (p_nom*Csr_final) Il faut donc mobiliser : - La probabilité d'être nommé (P_nom) au moment du tirage pour chaque RID échantillonné (dans la base synthese_tirage pour chaque tirage) - Le cumul des taux de sondage à la fin du processus d'échantillonnage pour chaque RID échantillonné (correspond à la variable CSR894 disponibles dans la base CSR du dernier tirage) Les graines, quant à elles, ont un poids fixé à 1. A l'issue de ce calcul, nous obtenons un système de poids de sondage pour les 844 individus échantillonnés et les 16 graines. Calage sur marges Source : Pour obtenir les marges de calage, nous avons utilisé les données du recensement de 2018. Nous suspections une sous-estimation de la population immigrée chinoise en Ile-de-France dans le recensement. Malgré cela, le recensement nous parait être, à ce jour, la source d'informations la plus fiable sur cette population. Par ailleurs, nous ne pouvons vérifier si la sous-représentation suspectée touche uniformément les différents pans de la population ou non. Les marges mobilisées sont les suivantes : - Sexe (hommes/femmes) - Classe d'âge (18-29 ans, 30-39 ans, 40-49 ans, 50-59 ans, 60 ans ou plus) - Département de résidence (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94 et 95).